Pour le meilleur. Et surtout pour le pire : l'art du rebondissement abyssal
Et si le secret d’un bon pitch, c’était le désastre ? Une plongée dans l’art de la tension, entre soap operas et storytelling marketing.
Lucie Michaut
10/19/20254 min read
Pourquoi le pire est ton meilleur allié narratif
Pour le meilleur. Et surtout pour le pire.
C’est le serment muet de toutes les grandes séries.
Quand tu crois que la situation ne pourrait pas être pire, c’est qu’elle l’est déjà. Et quand tu penses que l’histoire touche à sa fin, elle pivote.
Avant d'introduire ta solution, la première chose à laquelle tu dois penser, c'est le scénario catastrophe. Cette mécanique a un nom : le rebondissement abyssal. L'art de la tension.
Per aspera ad astra : par les épreuves, jusqu’aux étoiles. C’est le cœur battant des séries qui captivent. Celles qui tiennent éveillée à trois heures du matin : “Bon, juste un dernier épisode”.
Game of Thrones en a fait sa liturgie. À chaque accalmie : une trahison. Le final ? 19,3 millions de spectateurs.
Les telenovelas, même principe : résurrections, secrets de famille, identités croisées. Le pire n’est pas un incident. C’est le carburant.
Même Grey’s Anatomy a bâti 20 saisons sur cette loi : quand l’amour s’apaise, surgit la tumeur. Quand l’équipe se reforme, l’hôpital explose.
Pourquoi cette recette fonctionne ?
Parce que le calme rassure, mais ne retient pas. Ce que l’on grave en mémoire, ce ne sont pas les plateaux. Ce sont les précipices.
Et en marketing ? Même logique.
Tu veux capter l’attention de ton prospect ? Ne lui tends pas directement un bénéfice comme tu lancerais une patate chaude. Ce n’est pas un poisson qu’il attend. C’est une morsure.
Commence par le statu quo qui échoue.
Décris l’impasse, pas le rêve.
Invoque la perte, pas le gain.
Évoque l’orgueil, l’illusion, la croyance désuète.
Sans confondre manipulation et mise en tension.
Dans un webinaire, ouvre avec la faille : ce que tout le monde croit mais qui est faux. Ce que la majorité fait et qui ne marche pas pour toi.
Mais attention. Ne recycle pas un vieux mythe.
Ne traduis pas les pages de tes gourous anglo-saxons (oui, on le voit).
Fouille, gratte, ose dire ce que ton secteur tait.
Sinon, l’effet dramatique s’effondre.
Sur une landing page, ne déroule pas le tapis rouge.
Pose d’abord la flaque. Puis montre la main qui aide à se relever.
Une tension bien amenée est plus persuasive qu’un avantage immédiat. Vise l'attention. Et d'ailleurs quoi mieux qu'un danger pour obtenir l'attention.
D’ailleurs, dans DotCom Secrets, Russel Brunson parle des tunnels de vente comme de véritables soap operas. Chaque e-mail, chaque séquence, chaque page doit maintenir le suspense, provoquer le “et ensuite ?” On appelle ça : le Soap Opera Sequence.
Et ça vend, parce que ça vibre.
Petit rappel utile. Dans un storytelling bien mené, tu n’es pas le héros. Tu es le narrateur. Celui qui fait apparaître l’obstacle pour mieux éclairer la traversée. Et dans l’esprit de ton audience, on se souvient toujours de celui qui était là dans la tourmente. Pas de celui qui vendait une solution trop tôt.
Quand on est foutu pour foutu, rappelle-toi que la crise est rarement la fin. C'est toujours un début.
Le rebondissement abyssal : une mécanique vieille comme le monde
Les grandes séries l'ont compris : l’histoire ne vit que si elle frôle la mort. Game of Thrones, Grey’s Anatomy, les telenovelas… toutes reposent sur un principe : quand tu crois que c’est terminé, ça ne fait que commencer.
Ce rebondissement extrême n’est pas gratuit : il met en tension. Et la tension, c’est l’oxygène de l’attention.
Et toi, dans ton storytelling, à quel moment la dernière vraie tension s’est-elle jouée ?
Ton audience peut-elle dire “je n’ai pas vu ça venir” ?
Le piège du bénéfice immédiat
En marketing, on a appris à vendre la solution dès la première ligne. Mais ce réflexe tue l’émotion. Une solution sans contexte, c’est une corde sans vide. Personne ne tend la main si personne ne tombe.
Commence par ce qui coince, dérange, échoue. Sois le miroir, pas le projecteur.
Pas besoin d’inventer des monstres : les vrais sont déjà là. Manque de temps, croyances obsolètes, stratégies éculées, espoirs trahis. Dis ce qui fait mal, et la douleur fera écho.
Ton offre soigne quoi, exactement ? Et as-tu montré la blessure avant de tendre le baume ?
L’art de la faille bien placée
Russel Brunson l’a théorisé : chaque séquence de vente est un Soap Opera. Chaque email doit donner envie de savoir la suite. Pas de linéarité. Du suspense.
C’est valable pour un webinaire, une landing page, un post LinkedIn. L’ouverture ne doit pas rassurer. Elle doit déséquilibrer. Laisser un vide.
Puis seulement proposer un pont.
Mais pour que le pont soit crédible, il faut que la chute soit réelle. Et unique.
Qu’est-ce que ton secteur refuse de nommer ? Oseras-tu le dire avant tout le monde ?
L’héroïsme du narrateur
Dans un bon récit, tu n’es jamais le héros. Tu es celui qui tend la lumière quand tout s’assombrit. Pas celui qui brandit un produit comme une baguette magique.
Ta crédibilité se joue dans ta capacité à nommer le précipice avec justesse. Pas à vendre une échelle à moitié prix.
Quand tu racontes ton histoire, qui brille : toi ou la transformation de ton audience ?
✍️ Exercice : Le test du précipice
Voici un cadre express pour revisiter ton pitch, ta page de vente ou ton prochain post :
Avant de parler de ta solution, réponds à ces 3 questions :
Quel est le statu quo actuel de mon audience ?
Pourquoi ce statu quo échoue-t-il ?
Qu’est-ce que ça leur coûte, concrètement ?
Puis seulement : présente ta proposition.
Elle n’en sera que plus percutante.
Ce n’est pas la fin. C’est le nœud dramatique.
Les récits qui captivent ne distribuent pas des solutions. Ils sculptent des tensions.
Et dans le fond, ce n’est pas la lumière qui fascine.
C’est tout ce qu’il a fallu traverser pour l’atteindre.
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