Oubliez les "il était une fois", choisissez la déflagration
Votre introduction est trop longue ? Voici pourquoi vous devriez commencer par claquer la porte plutôt que de la frapper timidement.
Lucie Michaut
8/13/20252 min read


Oubliez les "il était une fois", choisissez la déflagration.
In medias res. Cela signifie “au milieu des choses”. Les Anciens savaient déjà que le plus sûr moyen d’attraper un esprit, c’est de le jeter dans l’action sans le prévenir.
Pas d’entracte, pas de didascalie. Juste la tension brute.
Au cinéma, Tarantino ouvre Pulp Fiction par un braquage dans un diner. Vous ignorez qui sont ces deux-là, mais vous savez déjà que vous voulez (sa)voir la suite.
Dans Inglourious Basterds, un colonel SS pousse la porte d’une ferme. Aucune explication, juste un malaise qui s’installe et vous coupe le souffle.
Mad Max: Fury Road ne vous salue pas. Il vous embarque dans une course, puis vous capture.
Homère commence L’Iliade en pleine guerre de Troie, sans vous raconter pourquoi elle a éclaté.
Camus, dans L’Étranger, vous claque à la figure : « Aujourd’hui, maman est morte. » La tension est là, d’emblée.
Et vous, quand vous pitchez, vous faites quoi ?
Vous commencez par le début. Vous déroulez un CV. Alors que vous devriez commencer par le milieu ou parfois par la fin. Le storytime vient après.
Apple ne s’est pas présenté par son extrait Kbis. Ils ont lancé : « Think different. »
Nike n’a pas listé ses produits. Ils ont dit : « Just do it. »
La vie est trop courte pour les introductions.
La première phrase doit claquer.
C’est une gifle (ou c’est du vent).
1. Entrer dans l’action : captiver avant d’expliquer
Commencer au milieu, c’est créer un choc narratif. Pas de mise en contexte rassurante. Pas de préambule.
Vous jetez votre audience dans un moment où quelque chose se passe déjà — et elle doit suivre le rythme.
Question à vous poser :
Quelle scène, quelle image ou quelle tension pourrait immédiatement happer votre audience ?
2. L’art de la première phrase
Les grands auteurs et cinéastes le savent : la première ligne est un hameçon.
Elle ne sert pas à présenter, mais à provoquer. À faire naître une question urgente dans la tête de celui qui lit ou regarde.
Question à vous poser :
Votre première phrase provoque-t-elle une réaction physique (surprise, rire, malaise) ?
3. Pitcher comme Apple et Nike
Les marques iconiques ne se présentent pas.
Elles frappent.
Un slogan court, fort, qui incarne leur promesse et laisse le reste à découvrir.
Vous racontez l’histoire après avoir gagné l’attention, pas avant.
Question à vous poser :
Pourriez-vous résumer votre message en trois mots qui claquent et intriguent ?
Exercice – Le Test de la Gifle
Écrivez votre phrase d’ouverture.
Supprimez-en toute explication ou contexte.
Ajoutez une image forte, une tension ou un paradoxe.
Relisez-la à voix haute : est-ce que ça gifle… ou est-ce que ça caresse ?
Dans un monde saturé de distractions, vous n’avez pas trois minutes. Vous avez trois secondes.
Alors oubliez la politesse. Entrez. Claquez la porte.