Baisser vos prix n’est pas une stratégie. C’est un piège.
Faut-il baisser ses prix pour vendre plus vite ? Ce réflexe courant est en réalité un piège stratégique. Cet article explore les alternatives à la braderie de valeur et propose un cadre pour renforcer votre offre sans l’affaiblir.
Lucie Michaut
8/7/20252 min read
Le piège le plus vieux du monde en business ?
Croire que pour vendre vite, il faut vendre moins cher.
Autrement dit : brader.
Dites-moi si cela vous arrive aussi :
Quand vous avez besoin de faire rentrer du chiffre rapidement, votre premier réflexe est souvent :
« Je baisse mes prix. »
« Ça partira plus facilement. »
C’est vrai. Parfois, ça fonctionne.
Parfois… pas du tout.
Et même quand ça fonctionne, à quel prix ?
✔️ Vous devez convaincre 2 ou 3 fois plus de clients.
✔️ Vous travaillez deux fois plus pour un panier deux fois plus bas.
✔️ Vous devenez esclave de votre propre activité.
Ce n’est pas de la stratégie. C’est du court-circuit.
Oui, les grandes marques le font. Mais pas comme vous le pensez.
Solde ≠ braderie d’identité
Les grandes marques soldent pour des raisons logistiques :
Écoulement de stocks coûteux à stocker.
Renouvellement des collections.
Optimisation de la trésorerie immobilisée.
En clair : elles bradent un produit pour sauver leur système.
Mais elles ne bradent jamais leur image. Ni leur promesse.
Et vous ?
Votre offre ne prend pas la poussière.
Votre service ne se périme pas.
Votre expertise n’a pas de date limite.
Baisser ses prix n’est pas une réponse marketing
C’est un aveu de faiblesse stratégique
Quand on n’a pas de stock à liquider, il y a d’autres leviers :
✔️ Renforcer la communication
✔️ Repenser l’argumentation de valeur
✔️ Travailler l’expérience perçue
✔️ Identifier des quick wins pertinents
✔️ Clarifier son positionnement
Les grandes marques investissent en branding.
Elles ne baissent pas les prix pour combler un manque de clarté.
Perception de prix : ce que les études montrent
Vos clients n’achètent pas “un prix”. Ils achètent ce qu’il raconte.
Quelques chiffres clés à garder en tête :
📌 McKinsey : une baisse de 1 % des prix nécessite en moyenne +2,4 % de volume pour compenser la marge.
📌 Harvard Business Review : « Les baisses de prix érodent la valeur perçue et attirent des clients moins loyaux. »
📌 Plassmann et al. (2008) : même vin, deux étiquettes (5 € / 45 €) : les gens préfèrent celui à 45 €. C’est la perception qui crée l’expérience.
Baisser vos prix n’est pas anodin. C’est repositionner votre offre dans la tête de vos clients.
Et parfois, c’est vous tirer une balle dans le branding.
Exercice : revisitez votre stratégie tarifaire
Prenez 15 minutes pour répondre à ces questions :
1. Quand avez-vous baissé vos prix pour la dernière fois ?
Était-ce une décision stratégique ou émotionnelle ?
Avez-vous réellement attiré plus de clients ? Était-ce les bons ?
2. Quelle est la valeur réelle de votre offre ?
Quelle transformation proposez-vous ?
Que coûte l’inaction à vos clients ?
3. Et si vous faisiez l’inverse ?
Que se passerait-il si vous augmentiez vos prix de 20 % ?
Quelle partie de votre offre devez-vous renforcer pour justifier cette hausse ?
Quelle cible viseriez-vous ?
Une marque brade un stock pour limiter une perte matérielle.
Un indépendant qui brade son offre sape sa valeur immatérielle.
Et c’est souvent bien plus difficile à reconstruire qu’un chiffre d’affaires.